Frisson urbain, 2020, vidéo en boucle, 3min07.

Cette vidéo réalisée post-confinement présente une de ces curieuses installations urbaines qui ont émergé où les corps devaient être conduits et encadrés. Elle détermine un espace et un sens de circulation par ces barrières et rubans de signalisation au potentiel esthétique étrange. Ces éléments équilibrent et matérialisent la distance requise entre les corps, leur séparation visuelle.
Je m’interroge sur ces vides qui fonctionnent comme une métonymie à des déambulations organisées. Ces dispositifs répondent aux nouvelles règles sanitaires par des moyens qui peuvent frôler l’absurde. Ils révèlent certaines perceptions du corps dans l’espace public et m’interrogent sur la réalité de certaines gestions du corps dans cet espace. Cette installation de caddies, en particulier, m’a intéressée, par la répétition de ces formes renversées ainsi que ces rubalises vibrantes qui semblent frissonner. Le corps est signifié par son absence, également provoqué par le frissonnement de ces bandes plastifiées, alterné selon la puissance du vent.